vendredi 28 décembre 2012

Les 10 Québec - #4 - Le Québec Urbain

On est tous québécois, disait la pub de bière, lors du 24 juin il y a quelques années, même à Montréal! Si nous avons examiné quelques partitions (clusters) où les résidents seraient vivement en désaccord avec cette notion, cette fois nous allons voir une partie du Québec ou la réponse serait un peu plus ambiguë. Il s'agit du Québec urbain, c'est-à-dire la partie la plus québécoise de la métropole, ou peut-être la partie le plus métropolitain du Québec, hors Westmount.

403_1090097
A POST WHEREIN our k-means cluster analysis of Québec National Assembly ridings takes us to Montréal's inner city zones, where we find relatively young, apparently childless people, recent immigrants, as well as the aging poor.
Les mots clés : peu d'hommes, mères monoparentales, triplex, appartement, moins de 5 étages, locataires, 30 à 44 ans, célibataires, bilingues, langues non officielles, déménagements, minorités visibles, immigrants, transport en commun, chômeuses, arts et culture, pauvreté, personnes âgées sous le seuil de pauvreté. 
Cette quatrième partition s'agit, à première vue, d'une combinaison particulière de comtés, mais quand l'on y pense, il semble plutôt logique que ces zones partagent des caractéristiques tellement qu'ils ont été regroupés ensembles par l'algorithme des k-moyennes.

Se trouvant sur cette liste : Acadie, Anjou--Louis-Riel, Bourassa-Sauvé, Crémazie, Gouin, Laurier-Dorion, Marguerite-Bourgeoys, Marquette, Mercier, Robert-Baldwin, Rosemont, Sainte-Marie--Saint-Jacques, Saint-Henri--Sainte-Anne, Saint-Laurent, Verdun et Viau.  


(Pas représentés sur la carte : Bourassa-Sauvé et Crémazie. Il semble que Google passe plus de temps en train d'angliciser la carte de Montréal qu'à régler les problèmes des fichiers kml). 

Si vous remarquez où se trouvent les circonscriptions dont nous parlons aujourd'hui, vous constateriez qu'elles sont essentiellement autour du centre-ville de Montréal. Peut-être nous parlons de la fameuse inner city, au sens américain, celui de Montréal.

Les Scores

Le Québec urbain a relativement peu d'hommes (score de 3, ou 99 % de la moyenne québécoise) et relativement peu de jeunes enfants (0 à 14 ans : 3, ou 89 %). Dans cette partition, par contre, il y a un surplus relatif de gens en âge de procréer (Personnes 30 à 44 ans : score de 6, soit de 111 % de la moyenne québécoise). Par contre les gens un peu plus établis sont absents (45 à 59 ans : score de 2, ou 88 % de la moyenne québécoise; 60 à 74 ans : score de 3, ou 93 % de la moyenne). 

Les gens, une fois y établis, n'ont pas nécessairement tendance à former des couples. Par exemple, cette partition reçoit la note de 3 et de 2, respectivement pour les personnes mariées et celles vivant en union libre (90 % et 71 % de la moyenne). La tendance ici n'est pas de la particularité québécoise des familles en union libre : (Union libre avec enfants à la maison, score 2). Par contre les mères monoparentales sont abondantes (score de 7, ou 139 % de la moyenne; pour les pères, c'est 5).

Quant aux logements, c'est ici la terre des triplex. Tout comme dans Westmount et Les « Autre Westmount », il y a très peu de maisons individuelles ici (score de 1, ou 18 % de la moyenne québécoise). La résidence type est plutôt l'appartement de moins de 5 étages (score de 7), avec peu de chambres (score de 1), où habitent des locataires (score de 7), mais relativement peu par logement (no de personnes par ménage, score de 2). Ils déménagent relativement souvent (n'ayant pas déménagé, score de 2, ou 96 % de la moyenne).

toit
Cette zone n'est pas aussi francophone que le reste du Québec, d'où les controverses linguistiques dans les médias sur le français à Montréal. Le français comme langue maternelle n'obtient que le score de 2, ou 69 % de la moyenne. Le français parlé obtient 2 ou 79 % de la moyenne, et le français comme langue le plus souvent parlée à la maison, se retrouve avec 2, ou 74 % de la moyenne québécoise.

Par contre, comme est souvent le cas à Montréal, le chiffre « français et anglais parlé » obtient la note de 7, ou 289 % de la moyenne au Québec, un fait qu'on devrait distinguer de la vitalité linguistique du français ou la possibilité de transferts envers la langue de Molière. Rappelons que nos chiffres d'origine remontent à 2006, date du dernier recensement fiable. C'est certain que le dessin aujourd'hui serait encore plus défavorable au français.

Comme c'est la terre d’accueil pour la plupart des immigrants, on ne devrait pas s'étonner que le chiffre sur les langues non officielles parlées à la maison obtienne la note de 7, ou de 299 % de la moyenne au Québec (L'anglais obtient un 5, ou 186 % de la moyenne au Québec). En effet, c'est une zone pleine d'immigrants (score de 7, ou 284 %), et de minorités visibles (7, ou 319 %).

Quand les gens ici vont au travail, ils prennent fort probablement le métro ou l'autobus (transport actif ou en commun, 7 ou 226 % de la moyenne québécoise). Mais c'est probable qu'ils n'ont pas de job, vu que le taux d'emploi est relativement bas ici (score de 3, ou 96 % de la moyenne panquébécoise). On voit surtout que le taux de chômage chez les femmes est particulièrement élevé (score de 9, ou 130 % de la moyenne).

S'ils réussissent à trouver un emploi, c'est surtout dans le secteur des arts, culture, sports et loisirs (score de 6, ou 190 % de la moyenne), ou les sciences naturelles (6, 127 %). On y retrouve par contre relativement peu de gens travaillant dans le secteur de la santé (3 ou score de 94 %), ou des métiers, transports et machinerie (2, 66 %). En effet on constate qu'il y a relativement peu de monde possédant un diplôme d'apprenti ou de métier (2, ou 65 % de la moyenne).

403_1090095

 Ce chômage structurel se traduit en un revenu plus bas. On voit relativement peu de hauts revenus (population gagnant 60 000 $ et plus : 3, ou 90 % de la moyenne; familles gagnant 100 000 $ et plus, 3, ou 89 %). Le revenu médian de la population 15 et plus, obtient le score de 3, ou 89 % de la moyenne), ce qui se ressemble au revenu moyen, à 3, ou 93 %.

Chez les familles et les ménages (c'est-à-dire, les maisons de colocs), le portrait n'est pas plus reluisant : Revenu médian des familles : 2, 87 %; Revenu moyen des familles : 3, 91 %; Revenu médian des ménages : 2, 81 %; Ménages moins de 30,000 $ : 6, ou 129 %.

Il semble qu'on voit ici des gens parmi les plus désavantagés au Québec : le taux de familles sous seuil de pauvreté obtient le score de 7, ou 196 % de la moyenne. Surtout chez les personnes âgées en état de pauvreté officielle, on constate un problème, avec un score de 7, ou 196 % de la moyenne, le plus haut parmi les partitions.

Résultats électoraux


Parti20082012différence
PQ32 %28 %-4 %
PLQ48 %36 %-12 %
ADQ/CAQ8 %16 %9 %
QS9 %15 %7 %
Autres3 %4 %0 %

Nous constatons que, si ce terrain est toujours un fief libéral, Québec solidaire commence à menacer la dominance des libéraux. Jusqu'ici, QS a seulement pris des comtés traditionnellement péquistes, mais on se demande si sa montée pourrait résulter en quelques sièges perdus plus tard.

Il s'agit aussi de la partition le 3e moins caquiste au Québec. On pourrait se demander si un parti libéral renouvelé nuirait aux résultats caquistes ici. Où sont partis ces 12 % des libéraux depuis 2008?

Données


CirconscriptionClusterDistance
Sainte-Marie--Saint-Jacques49984.05
Rosemont410893.52
Mercier411108.46
Acadie413753.82
Anjou--Louis-Riel413924.66
Crémazie414049.37
Marguerite-Bourgeoys419216.53
Gouin422088.16
Marquette422639.63
Saint-Henri--Sainte-Anne426903.89
Laurier-Dorion431688.41
Bourassa-Sauvé433555.94
Viau435846.97
Verdun437707.39
Robert-Baldwin444037.14
Saint-Laurent457357.08

Aucun commentaire:

Publier un commentaire